À propos des soins de support
par
Les interactions entre le corps et l’esprit sont connues depuis longtemps et de nombreuses civilisations les ont exprimées dans des philosophies, des médecines, des œuvres artistiques diverses… Depuis une cinquantaine d’années des études scientifiques se multiplient pour vérifier et et prolonger des aspects de ces interactions. Ainsi les études du stress dans le cadre de la psychoneuroimmunologie, celles du cerveau avec ses zones activées en lien avec une émotion éprouvée ou imaginée, ou bien encore avec ses ondes émises pendant le sommeil ou une activité, ou une méditation. De plus en plus les soins prodigués à une personne malade prennent en compte ces interactions. Ainsi à la suite des initiatives de Cicely
Des démarches personnelles, des intériorisations, des initiatives créatrices qui rejoignent les objectifs des soins de support...
L’efficacité du traitement lui-même prescrit à une personne pour une maladie dépend aussi de ces interactions. La façon dont une personne attend un traitement, en comprend ou en imagine le mécanisme joue un rôle significatif. Quand elle est problématique, cette perception d’un traitement lourd à venir n’est pas si facile à modifier dans l’émotion et l’urgence de sa mise en œuvre. Au centre François Baclesse, comme dans d’autres centres de traitement du cancer, des disciplines comme la psychologie, l’acupuncture, l’homéopathie, l’auriculothérapie ou la méditation proposent dans le cadre interdisciplinaire des soins de support une aide qui peut être conséquente pour accueillir le traitement prescrit, en atténuer les réactions secondaires ou en accentuer le rôle décisif.
Un dernier livre de Guy
Guy
Guy
« Doux amer » qui commence à se voir sur les écrans est le troisième documentaire en long métrage de Matthieu
Ici l’irruption de la maladie est à suivre avec des mots que nous entendons et des images qui nous sont proposées pendant le temps limité du film. Ces mots et ces images choisies avec talent et sobriété nous entraînent à partager cette expérience de vie. Interviennent parfois des suites de mots scandées comme pour communiquer les émotions qu’elles déclenchent et la réalité à intérioriser dans les moments difficiles : l’annonce de la maladie, sa confirmation, le traitement à vie nécessaire quatre fois par jour avec tout son rituel, la découverte et l’extraction d’une tumeur proche du cœur, tumeur à l’origine de l’arrêt de la production d’insuline par le pancréas. Des images introduisent ou prolongent avec délicatesse l’évocation de ces moments-là. Images au début de ce film d’un corps blessé suivi avec douceur par la caméra. Images d’un cheminement dans des ex-voto comme autant d’espoirs à la lumière de bougies. Images avec un humour en partie retrouvé et libérateur de ces dessins de rêves comme celui de ce pancréas défectueux, épinglé comme tel dans une vitrine. De même, images de cheveux blancs retirés comme partent des inquiétudes. Après l’opération, les filles de Matthieu retirent la neige accumulée sur des branches d’olivier qui menaçaient de se casser. Leurs éclats de rire avec leur père fêtent la vie familiale qui continue. L’errance est à nouveau possible : « Mon auberge était à la grande ourse », le poème de Rimbaud termine magnifiquement ce film. Les fortes émotions qui accompagnent la maladie sont évoquées avec une authenticité et une inventivité qui aident à les maîtriser.
C’est un film qui nous donne de la confiance. Il nous fait du bien comme il a du faire du bien à Matthieu